Les associations de techniciens de l’audiovisuel et du cinéma se retrouvent autour du désir d’assurer un juste accès à leurs métiers et une réelle transmission des savoir-faire.
Depuis 3 ans, nous les associations de techniciens de l’audiovisuel et du cinéma, nous retrouvons autour du désir d’assurer un juste accès à nos métiers et une réelle transmission de nos savoir-faire.
Nos métiers ont toujours exercé une forte attractivité, mais, ces dix dernières années, nous avons constaté une mutation dans la façon d’accéder à nos professions, principalement liée à la prolifération au cours de cette période, des écoles, organismes de stages et autres lieux où l’on « enseigne » les métiers du cinéma et, sans vouloir établir ici un jugement ou une classification de ces formations, nous sommes arrivés au constat général d’une dégradation de la qualité de la transmission du savoir.
Cette prolifération, et surtout l’utilisation, lorsqu’elle est abusive, de la possibilité offerte aux productions d’utiliser des étudiants dans la partie « stage conventionné » des cursus de formation pour les intégrer dans les équipes de production ont été largement dénoncées.
En avril 2006, nous avions d’ailleurs publié un manifeste à propos de l’utilisation abusive de ces stages conventionnés (voir texte ci-après).
Cette même année, notre démarche a été renforcée et validée par le décret du Ministère de l’Education nationale sur les stages en entreprises (Annexe 1) et par le texte du CNC « Cadre juridique du recours aux stagiaires en entreprise » (Annexe 2).
Mais les pratiques de nos employeurs, même si elles ont évolué dans le bon sens restent fortement influencées par la tentation de continuer à utiliser ces stagiaires à des postes professionnalisés au lieu de les limiter à leur sens premier : un complément de formation.
Conscients de la diversité des pratiques dans nos filières, nous avons donc enquêté au sein de nos associations afin de connaître les conditions dans lesquelles les stagiaires conventionnés étaient accueillis. Nos conclusions nous ont amené à la rédaction du présent dossier, riche de la diversité de nos métiers et de nos réalités professionnelles.
Même s’il est difficile d’établir un constat général, nous constatons que plus la pression est grande de la part des productions d’engager des stagiaires conventionnés, plus il y a risque de dilution du savoir dans un système qui ne permet plus d’arriver à une vraie professionnalisation, via la voie de l’assistanat.
La filière du montage, certainement une des plus touchées par cet état de fait, avait déjà, le 22 juin 2009, organisé une table ronde sur le thème « La transmission du savoir en panne ? », poursuivant avec les professionnels et les pouvoirs publics une réflexion entamée en 2002 sur la disparition progressive du monteur adjoint.
Il nous parait donc urgent de continuer à poser la question de l’enseignement des « métiers du cinéma » en général pour ne pas laisser espérer à tant de jeunes l’accession de plus en plus hypothétique à nos filières.
Nous demandons que l’ensemble des responsables : ministères de la Culture, de l’Emploi, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, CNC, Fonds régionaux, ainsi que nos employeurs, les producteurs, et les écoles et organismes de formation prennent en compte ces données afin de mesurer les effets néfastes d’une telle situation sur la transmission de nos métiers et mettent en œuvre au plus vite une réflexion globale pour aboutir de manière efficace à une réglementation de la formation dans nos métiers.
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